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Le vapotage est ni tout blanc, ni tout noir

Le vapotage est ni tout blanc, ni tout noir

Les cigarettes électroniques contenant de la nicotine disposent désormais d’un statut légal dans notre pays. C’est Maggie De Block (Open Vld), Ministre de la santé publique, qui a donné son feu vert à cette évolution. Cette décision a au moins l’avantage de clarifier la situation. Mais s’il était nécessaire de disposer d’une réglementation, la ministre a néanmoins laissé passer des opportunités.

Des arguments valables des deux côtés

Avec la cigarette électronique, rien n’est en effet tout noir ou tout blanc. De nouvelles études paraissent chaque semaine à son sujet. Une véritable guerre fait rage entre les " contre " et les " pour ". Les premiers sont à trouver chez les sonneurs d’alarme, qui proviennent majoritairement du monde de la santé publique. Les seconds sont plutôt du côté des tabacologues et autres accompagnants à l’arrêt tabagique (et des fumeurs eux-mêmes) qui, dans le cadre d’une politique de réduction des risques, appellent de leurs vœux l’arrivée rapide d’une alternative plus " sûre " à la cigarette.

Les deux camps disposent d’arguments solides. Les partisans de l’e-cig la présentent comme une bonne solution pour arrêter de fumer, et soulignent que les risques liés à son utilisation sont moindres par rapport à la consommation de tabac. Le vapotage permet un apport de nicotine tout en évitant d’entrer en contact avec les substances nocives libérées lors de la combustion d’une cigarette.

Les opposants attirent quant à eux l’attention sur le risque de voir des non-fumeurs se mettre à la cigarette électronique. Elle constituerait donc une porte d’accès trop facile vers le tabac. Du point de vue de la santé publique – et si l’on en croit plusieurs auteurs scientifiques – il est donc préférable de prendre des mesures afin de limiter l’accès des jeunes à la cigarette électronique. De plus, les jeunes non-fumeurs sont une des cibles principales des industriels du tabac, qui lorgnent de plus en plus vers les cigarettes électroniques dans leurs efforts visant à redonner une image " tendance " au fait de fumer. Pour cela, ils repoussent notamment les petits acteurs du marché de l’e-cig, afin d’instaurer leur propre monopole sur les prix et les stratégies marketing. De plus, selon les derniers chiffres parus pour le Royaume-Uni, il apparaît que 68,2 % des vapoteurs fument également des cigarettes classiques (« dual use »). Parallèlement, le nombre de tentatives d’arrêt dans ce pays est au plus bas depuis 2007. La cigarette électronique pourrait donc être un frein à l’arrêt total de la cigarette.

Seul le temps nous dira...

En définitive, il est encore trop tôt pour se faire une idée claire du rapport coûts/bénéfices pour la société de ce nouveau type de consommation. La Fondation contre le Cancer propose de tenir compte des deux plaidoyers (pour et contre). Il faut saisir la poussée de l’e-cigarette comme une opportunité de s’atteler réellement à l’interdiction totale de la publicité, aussi bien pour les cigarettes classiques que pour leur version électronique ; et limiter la vente à des magasins spécialisés, surtout pour les cigarettes électroniques.

Les mesures prises par la ministre De Block permettent à notre pays de respecter les directives européennes sur les produits du tabac, qui seront d’application dès le mois de mai. Mais elles ne vont pas plus loin, si on en croit les déclarations dans la presse. La recommandation du Conseil supérieur de la Santé de restreindre la vente des cigarettes électroniques à des magasins spécialisés n’est pas suivie… Tout comme avec les paquets neutres, les autorités laissent passer de belles opportunités dans la lutte contre le tabac.


Source : Cancer

voopoo

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